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Brève histoire du Régiment de Chasse 2/30 Normandie-Niémen (Cliquez sur le blason pour voir la vidéo).

 

Naissance et combats durant la Seconde Guerre mondiale

Sur une initiative du général Valin, le Groupe de Chasse n°3 “Normandie” est créé à Rayak au Liban, le 1er septembre 1942. Il voit le jour après un an de pouparlers entre le général de Gaulle, les représentants de l’Union Soviétique et ceux de la Grande-Bretagne. Le Groupe arbore les armoires de la Normandie : “Deux léopards passant d’or sur fond de gueule”. Le commandant Pouliquen est nommé à sa tête ; plusieurs cadres du GC1 “Alsace” en constituent l’ossature. Dès le 14 octobre, les vols d’entraînement commencent sur Dewoitine 520.

Moins d’un mois plus tard le Groupe, constitué de 58 personnes, s’envole pour l’U.R.S.S via l’Irak et l’Iran. Le 2 décembre, le “Normandie” arrive à Ivanovo, centre d’entraînement de la chasse soviétique situé à 250 km au nord-est de Moscou. Bien équipés, les pilotes débutent l’entraînement sur Yakovlev Yak-1 et Yak-7, en dépit de l’extrême rigueur de l’hiver. En février 1943, le commandant Pouliquen est affecté à la mission militaire française de Moscou. Le commandant Jean Tulasne prend le commandement de l’unité.

Première campagne

Début 1943, des renforts viennent grossir les effectifs et permettent la création des escadrilles “Rouen” et “Le Havre” respectivement sous les ordres du commandant Pouyade et du capitaine Littolf. Le Groupe de Chasse est envoyé au front le 22 mars 1943 pour y combattre aux côtés du 18e Régiment de la Garde. Une amitié fraternelle et durable naît de la rencontre entre ces deux unités dont les liens se resserreront encore au fil des combats.
Les batailles s'enchaînent, tout comme les premières victoires. Le 17 juillet, le Groupe est endeuillé par la disparition au combat du commandant Tulasne lors d’une mission de couverture de troupes au sol dans la région de Lagodnia et Krasnikovo. Le commandant Pierre Pouyade lui succède. Le 12 juillet 1943, le Groupe reçoit ses premiers Yak-9. Le 24 septembre, le général de Gaulle lui décerne la Croix de l’ordre de la Libération.
Hélas, cette 1re campagne a causé la perte ou la disparition de 21 pilotes. Le Groupe affaibli ne compte plus que 4 pilotes issus de l’unité formée à Rayak. Le “Normandie” prend ses quartiers d’hiver à Toula au sud de Moscou et le 29 décembre 1943 le général Bouscat lui attribue le statut de Régiment.

Deuxième campagne

Renforcé pendant l’hiver, le Régiment aux 77 victoires confirmées débute, le 26 mai 1944, sa deuxième campagne avec quatre escadrilles : Rouen, Le Havre, Cherbourg et Caen. En mai 1944, le “Normandie” part pour Doubrovka afin de participer à l’offensive soviétique contre les troupes du Reich déployées en Biélorussie.
En juillet, l’unité vole vers la Lituanie et appuie l’offensive terrestre des soviétiques, lesquels franchissent le fleuve Niémen le 23 juin 1944. En récompense, le maréchal Staline distingue l’unité de l’appellation de “Régiment du Niémen”. Le 1er août 1944, les Yak-3, redoutables avions de combat, remplacent les Yak-9.
Le 16 octobre 1944, le “Normandie-Niémen” débute l’offensive contre la Prusse orientale en remportant 29 victoires en une seule journée. Elle est la première unité française à poser le pied en Allemagne sur le terrain de Gross-Kalweitchen. Le 7 décembre 1944, le Régiment se rend à Moscou pour y rencontrer le général de Gaulle, lequel décore deux jours plus tard le fanion du “Normandie-Niémen” de la Croix de la Libération.

Troisième campagne

Le 12 décembre 1944, le Régiment se prépare pour sa 3e campagne sous les ordres du commandant Louis Delfino. Cette offensive sur l’Allemagne est le théatre d’âpres combats aériens contre les pilotes de la Luftwaffe, lesquels combattent avec l’énergie du désespoir. Le 20 mars 1945, le Régiment est décoré de l’Ordre du Drapeau Rouge.
Au mois d’avril 1945, après la chute de la base de Pilau, dernier repaire de la chasse allemande, des renforts arrivent de Téhéran afin créer une deuxième unité de chasse franco-russe. L’armistice est signé avant.
Le 12 mai 1945, les pilotes retournent à Moscou. Ils recoivent de Staline leurs appareils en récompense de leur vaillance au combat. Le 20 juin 1945, les 37 Yak du “Normandie-Niémen” se posent aux portes de Paris, sur l’aérodrome du Bourget où une foule en liesse les attend.

Palmarès

A l’issue de ces trois campagnes, le palmarès du “Normandie-Niémen” s’élève à :

  • 5 240 missions réalisées,

  • 4 354 heures de vol,

  • 869 combats aériens,

  • 273 victoires aériennes officielles,

  • 36 victoires aériennes probables.

Mais le Régiment paie un lourd tribu humain :

  • 42 tués ou disparus

  • 7 blessés

  • 4 prisonniers

 

L'après-guerre

Après la guerre le “Normandie-Niémen” vole sur Yak-3 et NC900 (Fw-190 assemblés sur le territoire français).
En avril 1947, il est sur la base marocaine de Rabat-Salé équipé D.H. Mosquito. Ces appareils cohabitent un temps avec des P-47 Thunderbolt. La 6e Escadre de Chasse est créée en novembre 1947 et l'unité prend la dénomination de Groupe de Chasse II/6 “Normandie-Niémen” aux côtés du GC I/6 “Corse”.
Après une transformation sur Bell P-63 Kingcobra en 1949, le groupe part pour l’Indochine. Mitraillages, appuis de bataillons d’infanterie, attaques d’infrastructures se succèdent à un rythme effréné. En octobre 1950, les Kingcobra sont rejoints par les Grumman F-6 Hellcat. En mai 1951, le GC II/6 quitte l’Indochine après y avoir effectué 4 977 missions en 6 900 heures de vol. Il en est récompensé en 1953 par l’attribution de la Croix de guerre des Théâtres d’Oprérations Extérieures et par deux Citations à l’Ordre de l’Armée aérienne.

Fin 1951, le NN et ses Republic P-47 Thunderbolt partent vers l’Algérie en paix. L’unité prend ses quartiers sur la base d’Oran-la-Sénia et reçoit ses premiers avions à réaction : les Mistral. Le groupe est alors scindé en 2 unités : l’Escadron de Chasse I/6 “Oranie” et l’Escadron de Chasse II/6 “Normandie-Niémen”.
Les Vautour II N, biplaces spécialisés dans la chasse de nuit, succèdent aux Mistral. A cette occasion, l’unité devient “Escadron de Chasse tout temps” et les navigants sont transformés en Algérie pour la réalisation de ces missions très particulières. En 1962, le “Neu-Neu” quitte l’Algérie en totalisant 1 809 missions et 3 882 heures de vol et rejoint la base d’Orange. La 6e Escadre de Chasse est démantelée et l’unité devient l’Escadron de Chasse tout temps II/30 “Normandie-Niémen” en mars 1962.
Les Vautour de l’unité participent à de nombreux exercices dans le cadre de l’OTAN avant d’être transférés en janvier 1967 sur la base de Reims. S’ensuivent de nombreux détachements, notamment en Côte d’Ivoire ainsi que plusieurs échanges avec la Luftwaffe et l’armée de l’air soviétique. Ainsi, pour la première fois depuis 1945, l’escadron “Normandie-Niémen” effectue un déplacement en URSS du 24 au 29 juillet 1971 avec six Mirage F1. Le détachement, placé sous les ordres du général Montrelay, comprend le général Risso, neuf pilotes et trente mécaniciens de l’escadron 2/30.

L'ère du Mirage F1

En 1973, les pilotes du 2/30 font leurs premiers vols sur Mirage F1 C, appareil qui remplace définitivement le Vautour II N en 1974. Avec l’arrivée de cette nouvelle machine “Mach 2+”, l’unité redevient “Escadron de Chasse” et se spécialise dans la mission de défense aérienne. L’année 1978 est riche en événements : le Régiment reporte la “coupe CAFDA” et assure un échange avec l’armée de l’air soviétique.
En 1994, les Mirage F1 CT participent aux opérations TURQUOISE au Rwanda, et CRECERELLE en Bosnie. Ils rejoignent en 1995 la base de Bangui en Centrafrique et interviennent dans l’opération ALMANDIN II. Ils se déploient aussi à N’Djaména au Tchad, dans le cadre de l’opération EPERVIER. C'est durant cette période qu'afin de pérenniser le souvenir des combattants du "Normandie-Niémen" pendant la Seconde Guerre mondiale, l'escadron reçoit la fourragère de l'Ordre de la Libération le 18 juin 1996 des mains du Président de la République, Monsieur Jacques Chirac.

A la disparition de la 13e Escadre de Chasse, l’unité prend la dénomination de “RC 02/030 Normandie-Niémen”. En 1999, le Régiment participe à l’opération TRIDENT. Il reçoit pour son action la Croix de Guerre des Théatres d’Opérations Extérieures avec une citation à l’ordre de la Division aérienne. En 2003, l’unité intervient en République Démocratique du Congo lors de l’opération ARTEMIS-MAMBA. En novembre 2006, puis en avril 2007, les pilotes du Régiment effectuent des passes de tir canon et bombes en République Centrafricaine pour préserver la vie des forces alliées. Forte de ses capacités d’assaut sous jumelles de vision nocturne, l’unité répond aux demandes les plus diverses.

Le 27 juin 2008, la fusion du Groupe de Chasse 1/30 “Alsace” et du Régiment de Chasse 2/30 “Normandie-Niémen” donne naissance à une unité opérationnelle forte de 18 Mirage F1 CT et de 7 Mirage F1 B : le Régiment de Chasse 1/30 “Normandie-Niémen”.
Cette unité de 203 spécialistes assure trois missions prioritaires : l’alerte opérationnelle dans le cadre de la défense aérienne du territoire, un détachement permanent au Tchad et la transformation sur Mirage F1 B des jeunes pilotes. Le “Normandie-Niémen” se prépare alors à un dernier défi, sa mise en sommeil le 3 juillet 2009.

Le Rafale

Dès 2010, les futurs pilotes du “Normandie-Niemen” préparent leur arrivée à Mont-de-Marsan pour ouvrir le 3e escadron opérationnel sur Rafale F3. Une petite cellule, composée du futur chef, de son second et des futurs pilotes du 2/30, fut ainsi créée à Saint-Dizier dans les locaux de l’escadron de chasse 1/7 « Provence ». Ces pilotes allièrent les besoins opérationnels du 1/7 (Opérations Serpentaire II, Harmattan) et la préparation de leur futur escadron.
Le 22 août 2011, l’Escadron de Chasse 2/30 arrive à Mont de Marsan, composé de 8 pilotes (3 originaires du Rafale, 2 du Mirage F 1, 1 du Mirage2000-5, 1 du Mirage 2000D et un jeune pilote), d’une cellule renseignement et d’une cellule administrative.

Depuis sa réactivation en 2012, l'escadron a subit de profonds changements dans ses traditions. Ila ainsi perdu ses escadrilles originelles et accueilli des SPA créées pendant la Première Guerre mondiale : la SPA 91 Aigle à tête de mort, la SPA 93 Canard et la SPA 97 Fanion aux hermines. Le NN a participé aux principales missions extérieures françaises (Serval, Barkhane, Hamilton, Chammal) tout en continuant à assurer sa mission de protection du territoire. C'est aujourd'hui l'escadron référent en matière de travail avec les forces spéciales, l'attaque air-sol et l'utilisation du pod de désignation Damoclès.
Depuis sa création dans la plaine libanaise de Rayak et jusqu'à aujourd'hui, le Normandie-Niémen a toujours agi dans l'excellence. Et il continuera à le faire.

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